Le jour où je me suis inscrite sur CoCyclics, j'étais loin
de me douter de la façon dont ce forum allait changer ma vie. D'ailleurs, si on
m'avait dit, à l'époque, que deux ans plus tard j'aurais connu la plupart de
mes amis sur Internet, que j'aurais écrit et corrigé deux romans qui tiennent
la route, publié une nouvelle et écrit beaucoup d'autre, lu des dizaines de
romans pas (encore) publiés et aidé leurs auteurs à les retravailler, je crois
que j'aurais ri très fort et que j'aurais tourné les talons.
Et pourtant...
Pourtant, en quelques mois, j'ai appris à connaître des gens
de tous les coins du monde francophone. J'ai partagé avec eux ma passion, ils
m'ont montré leur travail, se sont intéressés au mien. J'ai fait un progrès
incroyable du point de vue de mon écriture, parce que des lecteurs critiques
n'ont pas fait de quartier à mes textes, mais qu'ils l'ont fait avec le sourire
et la volonté de m'aider.
Plus encore, j'ai découvert derrière ces auteurs et
apprentis auteurs des personnes sensibles, attentives, pour qui je déborde
d'affection. Ioana, bien sûr, ma Ioana, la seule à avoir lu tous mes textes et
presque toutes leurs versions, celle à qui je n'ai pas peur de soumettre mes premiers
jets, mais aussi la plus dure de toutes mes bêtas. Et la plus fidèle, la plus
généreuses des amies. Marie-Anne, Nadia, Paul, Silvie, Véro, Cécile, Blacky,
Siècle, Syven... Autant de grenouilles que j'adore rencontrées autour d'un
roman ou d'une discussion enflammée sur nos visions respectives de l'écriture
et de l'édition. Silène, ma douce Silène, vive et spontanée, dont les romans me
font à la fois rêver et pleurer, et avec laquelle j'adore travailler, toujours
dans la bonne humeur et la sensibilité. La liste est tellement longue qu'elle
pourrait presque faire un roman à elle toute seule. Des compagnons de galère
qui sont devenus de véritables amis, à qui je peux confier mes doutes, mes
angoisses, mes joies, toutes celles qui jalonnent mon parcours d'auteur et
d'éditrice. Pour toutes ces rencontres humaines et tellement enrichissantes :
MERCI.
CoCyclics, c'est aussi une étape importante de ma vie
d'auteur. Pour la première fois, j'ai pu faire lire mes textes à des lecteurs
inconnus et avoir leur ressenti. Cela m'a aidé à progresser et à réfléchir à ce
que je voulais écrire, à pourquoi j'écris. Cela m'a aidé à prendre confiance
dans mon écriture, à oser dire "J'écris" même si je n'ai encore rien
publié. Et même si ça n'arrivait jamais, j'ai eu sur CoCyclics exactement ce
que je cherche en écrivant : des lecteurs qui ont aimé mon roman et, mieux,
l'ont compris tel que je voulais qu'on le comprenne. Ils m'ont montré que c'est
possible, que je peux partager ce que j'ai à partager, même si ça nécessite du
temps et des progrès. Parfois, même, ils l'ont vécu au-delà de toutes mes
espérances. Parce que grâce à CoCy, je me sens auteur légitime : MERCI.
CoCyclics, c'est encore un formidable réseau au sein de
l'imaginaire, dont chacun peut profiter à sa façon grâce à un esprit
d'entraide. Découvrir ces jeunes auteurs qui luttent pour se faire une place
dans le milieu éditorial justement au moment où je commençais mes deux
dernières années d'étude pour devenir éditrice a été une révélation. D'un côté,
le métier de l'éditeur, ses aspects techniques, la connaissance de la chaîne du
livre, des budgets, de la compta, de la
sélection des manuscrits, de la PAO... De l'autre, la difficulté de construire
un récit, de le partager tel qu'on le perçoit, de s'adresser à un éditeur qui
nous intimide parce qu'il est en position de force, de l'interminable attente,
mais aussi de la joie de voir les autres y arriver, et de se dire qu'un jour,
peut-être, ce sera notre tour. Deux mondes fondamentalement liés et pourtant
radicalement différents. Deux mondes dans lesquels je me sens à ma place, parce
qu'ils se réunissent autour des textes dans la volonté de le rendre meilleur,
mais aussi de le partager avec le plus de monde possible.
Grâce aux rencontres des milieux de l'imaginaire et à la
confiance en moi que CoCyclics et m'a donnée, j'ai décroché deux stages géniaux
dans des grandes maisons d'édition et des missions indépendantes dont je suis
fière. Les éditeurs avec lesquels je travaille les textes apprécient ma rigueur
et ma méthode, ma capacité de synthétiser un roman et de pointer les problèmes
de structure pour trouver les solutions. Ces qualités, je dois à CoCyclics de
les avoir révélées, parce que ce sont exactement celles qui sont développées
dans la méthode de bêta-lecture en deux temps (fond puis forme) propre au
cycle. Donc, non, la bêta-lecture n'est pas une correction, c'est un avis de
lecteur argumenté et précis. Tout comme la première phase du travail de
l'éditeur - à la différence près que l'éditeur, lui, est un lecteur qui a un
pouvoir sur le devenir du texte, et un public à respecter, ce qui oriente ses
réflexions en direction d'une ligne éditoriale précise. Pour me faire
comprendre ces choses-là, m'offrir des contacts, de l'expérience, et bien plus
encore : MERCI.
Il y a une dernière chose que je voudrais préciser sur ce
que CoCyclics m'a apporté, parce que c'est celle à laquelle je m'attendais le
moins en m'inscrivant sur le forum. En devant modératrice, puis permanente,
j'ai dû faire face à des situations de crise avec des gens que je ne
connaissais pas toujours très bien (voire pas du tout), d'autres que je
connaissais trop bien. Les trolls (eh non, ce n'est pas une légende, ils
existent vraiment), mais aussi les bien intentionnés qui sont très maladroits,
ceux qui ont le sang chaud, ceux qui n'osent jamais s'exprimer et finissent par
exploser... Quand on est 1000 personnes et qu'on ne communique que par écrit,
forcément, il y a des fois où ça ne marche pas. Travailler au contact des
permanents et des modérateurs, qui ont chacun leur caractère et leur façon de
gérer les conflits, a été très formateur dans ma façon de gérer les conflits et
les relations de groupe. J'ai pris l'habitude de laisser reposer ce qui
m'énerve avant de répondre pour pouvoir discuter sereinement, de rester la plus
neutre possible et de demander les avis des autres pour ne pas en faire un
conflit personnel. Je commence à comprendre pourquoi CoCy ne peut pas convenir
à tout le monde (heureusement, on ne pourrait jamais gérer tout ce monde là !)
et comment discuter avec quelqu'un qui n'écoute pas parce qu'il est blessé ou
drapé dans sa dignité. En un mot, j'apprends aussi le tact et la diplomatie,
avec des gens proches et des moins proches : cela me sert tous les jours, même
quand je ne suis pas connectée.
Je n'ai donc pas peur de dire que CoCyclics a changé ma vie,
même si ceux qui ne connaissent pas ce sentiment vont me rire au nez, comme je
l'aurais fait il y a deux ans. Grâce à ce forum, j'ai trouvé des amis, des
contacts professionnels et une grande confiance en moi. Et, surtout, même si je
quittais le forum, j'aurais toujours des lecteurs enthousiastes volontaires
pour m'aider à travailler mes textes et des amis très chers à mon coeur que je
serai ravie de revoir, à grands coups de crie de joie et de fous rires.
Cette richesse-là, elle ne nous sera jamais retirée, merci Agnès !
RépondreSupprimerMerci à toi, tu es ma rencontre de l'année <3
SupprimerTrès ému par la lecture de ce bel article, rien d'autre à ajouter...
RépondreSupprimerMerci Syco <3 Je suis ravie de travailler sur ton roman, j'apprends encore et je rencontre de nouvelles personnes, toujours.
SupprimerJe t'enverrais bien des tonnes de petits cœurs, mais y'en a pas sur blogspot. J'aime ton article, Agnès.
RépondreSupprimerMerci pour les petits coeurs ;) Et à très vite sur CoCy !
SupprimerJ'ai eu la larme à l'oeil en te lisant... MERCI Agnès !
RépondreSupprimer<3 Merci Fred, ton commentaire me touche <3
SupprimerMoi aussi, qui fréquente le forum de loin pourtant, je pourrais faire une longue liste de ce que Cocy m'a apporté ! Alors personne ne te rira au nez, non ;)
RépondreSupprimer:) Merci Zygo !
Supprimer*petits cœurs qui clignotent*
RépondreSupprimerPlein de petits coeurs aussi <3
SupprimerMais, mais, mais... Pourquoi je ne vois cet article que maintenant ? Je ne sais pas trop quoi dire à part <3 <3 <3 tu es une personne formidable et je ne serai jamais assez reconnaissante à Cocy de m'avoir permis de te rencontrer. Je suis vraiment émue par ton article, ça montre à quel point Cocyclics est plus qu'un simple forum.
RépondreSupprimerIoana
Oui, beaucoup plus... <3 <3 <3 à toi, tu es ma copine imaginaire préférée, et puis voilà. Na !
SupprimerAgnès, je découvre cet article fort tardivement, mais il provoque en moi trop de résonances pour que je n'y réagisse pas, même si peut-être personne ne le lira (une sorte de bouteille lancée de l'autre côté du mur...).
RépondreSupprimerCe que tu décris est relatif à un moment important de ta vie, passé, où je ne connaissais ni CoCyclics ni sa faune sympathique ! Je comprends ce que tu dis car j'éprouve quelque chose de très similaire depuis que je m'y suis inscrit en juillet de l'an dernier. Et les premiers effets que je sens me donnent effectivement le sentiment de vivre une étape importante sur un chemin qui me semblait jusqu'alors une impasse.
Je n'en suis qu'aux balbutiements de ma petite révolution tardive, mais je suis aujourd'hui terriblement confiant dans le fait que c'est la voie à suivre pour m'éviter de stériles regrets. Si j'arrive par la Mare un de ces jours dans des eaux plus favorables à mes projets de vie et d'écriture, j'ai le vif pressentiment que ce sera grâce aux personnes rencontrées sur ce "forum-tremplin" – et plusieurs grenouilles m'ont déjà tiré vers le haut en si peu de temps, je les en remercie !
Bravo pour ta peinture si sincère et touchante de ce que peut apporter CoCyclics, et à bientôt j'espère !
Papaquiou
Bonjour à toi !
SupprimerJe suis ravie que cet article te parle, j'espère que CoCyclics t'apportera autant qu'à moi. Même si j'en suis un peu plus éloignée aujourd'hui, ça reste pour moi une seconde maison, un endroit de chaleur et de réconfort, où j'ai trouvé bon nombre de mes amis et qui m'a appris une bonne partie de ce que je sais aujourd'hui.
J'aime beaucoup l'idée de ce "forum-tremplin", c'est exactement ça !
Je te souhaite beaucoup de réussite, bien sûr :)
Et la bienvenue par ici au passage !
Agnès.